“Bien sûr, tout ne va pas changer du jour en lendemain : même si les cours de justice rapides sont créées, les sans-terre auront toujours du mal à trouver des avocats pour défendre leurs droits”, remarque avec lucidité Rajagopal au lendemain de la victoire de son mouvement. Mais il ajoute immédiatement, sourire rayonnant aux lèvres, que ce dénouement prouve que la mobilisation non-violente n’est pas vouée à l’échec dans le monde où nous vivons, et ce même si elle émane des couches les plus défavorisées.
Selon Rajagopal, le fait qu’un Manmohan Singh affaibli par les tensions au sein de sa majorité se soit engagé à mettre en place les réformes en faveur des paysans sans terre n’est pas un facteur d’inquiétude. “Les élections générales doivent avoir lieu dans un an : le gouvernement est donc obligé d’agir vite”, souligne-t-il.
La commission nationale sur les problèmes de la terre devrait être mise sur pieds en un mois. En attendant, les 25 000 marcheurs se sont éparpillés à nouveau, rejoignant les quatre coins de leur immense pays et leurs luttes quotidiennes pour la survie. Espérons que leurs espoirs ne seront pas déçus.
Deux ou trois acres de terres fertiles suffisent à nourrir correctement une famille indienne moyenne.