Janadesh est terminé, et la vocation de ce blog disparaît en même temps. Me voilà revenue en France, loin des villages du Madhya Pradesh (photo) et des kilomètres à dévorer pas après pas en direction de New Delhi. Dans les rues, plus de vaches, dans le riz plus d’épices, au plafond plus de ventilateur. Mais au fond des yeux, les images de la détermination de tous ces paysans qui espèrent offrir un avenir meilleur à leurs enfants, et si possible à eux-mêmes.
Le processus politique ne fait que commencer et seul le temps dira si le gouvernement indien réussit à ménager la chèvre et le chou, à choisir entre la création à tour de bras de zones franches industrielles sur des terres agricoles et les revendications des quelque 70% de la population qui dépendent de l’agriculture pour leur subsistance.
En attendant, je tiens à remercier les interprètes hindi-anglais (photo) qui m’ont permis d’effectuer mes interviews auprès des marcheurs. Une pensée particulière pour Sharique, qui n’est pas sur la photo mais a été le plus serviable de tous.
Tous étudiants à Delhi âgés de 16 à 26 ans, casquette vissée sur la tête et portable à l’oreille, ils font partie de la classe moyenne (voire moyenne-supérieure). Participer à Janadesh, même contre rémunération, leur a ouvert les yeux sur la situation des Indiens ruraux les plus pauvres. “A Delhi, nous vivons entre amis, dans un foyer pour étudiants. C’est la belle vie, nous n’avons qu’à étudier et à mettre les pieds sous la table le soir, explique Danesh (T-shirt bleu marine). J’ai réalisé que ces gens devaient se battre chaque jour pour la survie de leur famille”. Même quand ils viennent de zones rurales, ces jeunes n’ont pas l’habitude de cotoyer les plus pauvres de leurs villages.
Enfin, un grand merci à Samuel et Anaïs, qui ont donné beaucoup d’eux-mêmes pour que les Occidentaux participant à la marche ne se sentent pas trop égarés, et ont ainsi contribué à en faire une expérience marquante.