Lu dans le Times of India d’hier : selon un sondage réalisé par le “National Family Health Survey” en 2005-2006, 54% des femmes indiennes interrogées trouvent normal d’être battues par leurs maris. Un chiffre plus élevé que celui des maris qui trouvent normal de battre leurs épouses : tout de même 51% !
41% des femmes interrogées trouvent légitime d’être battues si elles ont manqué de respect à leur belle-famille, 35% si elles ont négligé les tâches domestiques ou les enfants.
Ce sondage révèle qu’on élève encore les petites filles en Inde en leur disant que leurs maris auront le droit de les battre si elles ne sont pas des épouses soumises exemplaires, tandis qu’on enseigne parfois aux hommes qu’il est répréhensible de battre leurs femmes. En Inde, 40% des femmes mariées sont battues et seuls 2% de ces 40% portent plainte auprès de la police. En d’autres termes, les femmes ne se considèrent pas comme victimes d’une situation injuste mais acceptent majoritairement leur sort.
L’étude apprend aussi que ce sont les femmes des classes les plus défavorisées, notamment dalits et adivasis, qui subissent le plus de violences domestiques. Le fait de les voir participer à un grand mouvement non-violent comme Janadesh n’est donc pas anodin. Les revendications des droits des femmes occupent une place importante dans les slogans des marcheurs, notamment le droit à hériter de la terre comme les hommes.
Par ailleurs, ce sondage sur les violences domestiques démontre que c’est dans les foyers jaïns que les femmes subissent le moins de violence : seuls 13% des épouses y sont régulièrement battues. Et on se rappelle alors que la philosophie de l’action gandhienne doit beaucoup à la doctrine jaine de la non-violence, en pensée comme en actes.
Photo : une femme participant à Janadesh avec son enfant.