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27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 16:28

Le voisinage des 25 000 marcheurs ne semble pas troubler la placidité des dromadaires, dans la banlieue Sud de New Delhi.

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27 octobre 2007 6 27 /10 /octobre /2007 16:17

Tout au long de la marche, les 25 000 participants se sont lavés aux pompes des villages traversés et aux robinets des tanks à eau que compte chaque groupe de 1000 marcheurs. Le soir, les femmes étendent leurs saris sur l’asphalte de l’autoroute ou sur les buissons avoisinants. Celles qui n’en possèdent qu’un seul le lavent sans cesser de le porter, essorant le tissu long de 6 mètres au fur et à mesure.

Il ne reste maintenant plus que 30 km à parcourir, mais la pollution et l’urbanisation se font plus pressantes autour de la route.

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26 octobre 2007 5 26 /10 /octobre /2007 16:26

Un peu loin des préoccupations des paysans sans terre touchant au but de leur marche, je refais un petit détour (mental) par Bhopal :

Voilà comment Tomm F. Sprinck, directeur du centre d’information d’Union Carbide, explique le rôle de l’entreprise dans la décontamination du site.

“L’entreprise Dow Chemicals n’a rien à voir avec la catastrophe de 1984, qui est survenue quinze ans avant la fusion entre Dow et Union Carbide. (…) L’entreprise n’a pas abandonné le site de Bhopal ; c’est le gouvernement indien qui a limité l’accès à l’usine très sévèrement. Ensuite, Union Carbide a dépensé plus de 2 millions de dollars pour la décontamination du site. Chaque étape de la décontamination a été approuvée, organisée et dirigée par le gouvernement indien.

En 1998, le gouvernement du Madhya Pradesh s’est publiquement engagé à terminer le travail de décontamination. Egalement en 1998, une étude de l’eau du robinet autour du site de l’usine, réalisée par l’autorité de contrôle de la pollution du Madhya Pradesh, a révélé que l’eau était effectivement contaminée, mais probablement à cause d’un problème de drainage et de pollution de l’environnement. Mais l’étude n’a pas révélé la présence des produits chimiques utilisés par Union Carbide. D’après un institut de santé d’Ahmedabad, le taux de pesticides et de mercure dans le sang des personnes vivant près de l’ancienne usine est comparable à celui d’Indiens habitant ailleurs dans le pays”.

Des études dont les résultats semblent bien loin de ce que constatent les ONG sur le terrain.

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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 14:22

Depuis plusieurs jours flotte le drapeau rouge du Mouvement des Sans Terre brésiliens sur la marche des sans-terre indiens. Deux représentants du MST sont venus marquer leur solidarité avec Janadesh. “Au Brésil, 2% de la populaton possède la moitie des terres” s’indigne l‘une d’eux, Anna.

Quatre Kenyans de la “Kenya Land Alliance” ont aussi mis leurs pas dans ceux des Indiens. Ils ont rencontré les organisateurs de Janadesh lors du Forum Social Mondial.

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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 14:20

…est-il encore un pêcheur ?

La question se pose dramatiquement pour les pêcheurs de l’Orissa, un Etat de l’Est de l’Inde. Dans le cortège de Janadesh, ce sont les seuls à ne pas travailler la terre et demander le droit d’en posséder un lopin. Ils réclament simplement le droit de continuer à pêcher dans l’immense lac de Chilika, un des plus grands du pays, où se mêlent eau douce et eau de mer.

30% de la surface du lac ont en effet été privatisés, vendus par l’Etat à des producteur de crevettes. Par ailleurs, le désoppement du tourisme tend à repousser les pêcheurs des berges du lac, alors que 28 villages dépendent directement de la pêche pour leur survie. Ces communautés de pêcheurs sont traditionnellement considerées comme dalits (intouchables) et il y a quinze ans à peine n’étaient pas autorisés à pénétrer dans les villages “de caste”.

Comme souvent, le problème est complexe : la protection de l’environnement rentre aussi en ligne de compte. Le lac est un éco-système fragile, où de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs et une espèce rare de dauphins cohabitent. Les pêcheurs se sont  donc vu interdire leur activité 180 jours par an, perdant ainsi leurs ressources.

Plus d’informations sur le site du WWF India.

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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 14:15

Je prenais Jaganath pour un homme travesti en femme, mais plusieurs personnes m’ont assuré qu’il s’agissait d’un hermaphrodite. Sari brode, rouge a lèvres rose sous une légère moustache noire, menton viril, il danse, tourne et tourbillonne au son des tambourins dans le cortège des paysans sans terre.


Ce danseur professionnel est venu avec quarante personnes de son village, près de Gwalior, dans le Madhya Pradesh. Habituellement, il danse dans les mariages et autres cérémonies, gagnant parfois jusqu’à 2000 ou 3000 roupies (40 ou 60 euros) en une seule fois. Qu’ils soient eunuques, hermaphrodites ou travestis, ces danseurs sont censés porter bonheur, mais vivent pourtant en marge de la société.

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25 octobre 2007 4 25 /10 /octobre /2007 14:13

Couronne de fleurs dont des notables locaux ont coiffé Rajagopal.

Autre pays, autres moeurs. Vous imaginez Nicolas Sarkozy ou même Nicolas Hulot ainsi fleuri ??


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24 octobre 2007 3 24 /10 /octobre /2007 14:06

Parmi les quelque 200 Occidentaux qui participent à la marche de paysans sans terre, d’un bout à l’autre ou pour quelques kilomètres seulement, chacun mériterait un roman. De l’inconditionnel des actions non-violentes, ancien du Larzac, à l’étudiante en anthropologie de l’EHESS, de l’anti-consumériste acharné au thésard passionné par le gandhisme, du défenseur de la ruralité arracheur d’OGM au gardien de nuit à tendances bouddhisantes, en passant par les médecins engagés et les fous de l’Inde en tout genre, chacun a ses motivations profondes, son étincelle dans les yeux, sous le rebord de son bob ou de son echarpe portée en turban.

Pourtant, sous ses interminables dreadlocks, Gerry Oulevay (photo) a une trajectoire encore plus atypique. Né il y a 24 ans dans un orphelinat de Bombay tenu par les religieuses de mère Térésa, puis adopté à l’âge de 8 mois par une famille suisse, il est venu en Inde sur ses propres traces. Et venu comment ? En vélo, tout simplement. Des Alpes suisses à Venise, de Ljubljana à Sofia, des rives turques de la mer Noire à l’Iran et au Pakistan, il a allègrement parcouru tout le chemin qui le séparait de New Delhi, pour venir ensuite rejoindre le cortège de Janadesh à pied.

“Le plus dur a été la traversée des Alpes dans la neige, au mois d’avril, raconte-t-il. J’ai même dû prendre un train pour passer un col.” Après la fin de la marche, il enfourchera à nouveau son vélo et, rejoint par sa femme, pédalera jusqu’à Bombay, pour travailler dans l’orphelinat de ses origines, et peut-être remonter la piste de sa mère biologique, qui semble mener a Goa.

Comme il faut donner le temps à ce genre de projet de prendre toute son amplitude, Gerry a pris trois années sabbatiques. Après l’Inde, il prévoit de continuer sa route, toujours en couple et en velo, vers…le Salvador. “Ma femme vient de là, et on pourrait y aller à travers l’Asie du Sud-Est, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, puis en bateau”.

Quand les rêves de certains sont à la dimension du monde, les maillots jaunes de tout  pays n’ont qu’à bien se tenir ! 

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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 14:00

Jeune marcheuse portant fièrement un portrait de Gandhi(ji)

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20 octobre 2007 6 20 /10 /octobre /2007 13:58

Vendredi, premier vrai drame sur la longue route de Janadesh, au-delà de la chaleur des jours et du froid de plus en plus accusé des nuits. Un chauffeur de camion a semble-t-il perdu le contrôle de son véhicule et a percuté le cortège. Trois personnes ont été tuées sur le coup : deux hommes de 40 ans et un autre de 25. Sept autres ont été blessées. Toutes se trouvaient dans le groupe de tête et étaient originaires de la région de Gwalior, dans le Madhya Pradesh. Les corps ont été renvoyés dans les villages, où les veuves et proches des victimes les ont accompagnés.

Très rapidement, une somme de 6 lacks (600 000 roupies, soit environ 12 000 euros) a  été collectée, notamment par la police locale, qui considère ne pas avoir fait correctement son travail de régulation du trafic. Elle sera versée aux blessés et aux familles des trois victimes.

Selon des témoins occulaires de la scène, la population locale aurait tenté de lyncher le chauffeur du camion mais des membres d’Ekta Parishad se seraient interposés. Il aurait finalement été arrêté par la police.

Après quatre heures d’interruption, la marche a repris lentement, en silence, drapeaux verts et blancs en berne.

Je n’étais pas présente hier dans le cortège, je n’ai rejoint Janadesh qu’en fin de journée après mon excursion à Bhopal. Mais aujourd’hui encore, tout le monde n’a que l’accident à la bouche. Seule la voie de gauche de l’autoroute est bloquée par les marcheurs ; de l’autre les camions, bus, charrettes, rickshaws, vélos, motos, vaches et autres véhicules de toute forme et de tout contenu (de la paille aux perches en métal débordant de 5 mètres à l’arrière des camionnettes, des grappes d’humains aux grappes de bananes) se croisent et s’entrecroisent dangereusement.

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Présentation

  • : Le blog de pondibéa
  • : reportage sur la marche des paysans sans terre indiens, de Gwalior à New Delhi, en octobre 2007
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Texte Libre

Ce blog se propose de suivre d'un bout à l'autre la grande marche gandhienne "Janadesh 2007" des paysans sans terre indiens, oubliés de la croissance de l'"Inde qui brille". Il en expliquera autant que possible les tenants et les aboutissants et profitera de cet immense mouvement populaire -25 000 personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, en marche vers New Delhi- pour éclairer certains aspects de l'Inde contemporaine. Une Inde dont la population reste rurale à plus de 70%.
La blogeuse : Béatrice Roman-Amat, jeune journaliste passionnée par l'Inde.
Ce blog était à l'origine un blog de la rédaction du Monde interactif, mais quand lemonde.fr l'a archivé, je l'ai recréé sommairement sur over-blog.